Cette année, la littéraire que je
suis a décidé de se remettre à la lecture (oui j'ai quand même
fait un bac L et des études littéraires à la fac), je suis donc à
l'affût du livre qui m'absorbera, du livre qui me fascinera, du
livre qui me marquera.
Il y a une bonne semaine sur Instagram
j'ai aperçu en photo le livre La Vague de Todd Strasser. Ce
n'est pas le titre qui m'a interpellé mais la couverture du livre :
un aigle sur fond rouge et un sous titre des plus troublants « Cela
commence par un jeu et finit en dictature ».
Ma curiosité titillée je suis allée
immédiatement chercher plus d'information sur Google.
Voici le résumé de la
quatrième de couverture :
Pour faire comprendre les mécanismes
du nazisme à ses élèvres, Ben Ross, professeur d'Histoire, crée un
mouvement expérimental au slogan fort : « La Force par la
Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l'Action. »
En l'espace de quelques jours, l'atmosphère du paisible lycée
californien se transforme en microcosme totalitaire : avec une
docilité effrayante, les élèves abandonnent leur livre arbitre
pour répondre aux ordre de leur nouveau leader.
Quel choc pourra être assez violent
pour réveilleur leurs consciences et mettre fin à la
démonstration ?
De toutes les
périodes de l'histoire la Seconde Guerre mondiale est la période
qui me fascine et me trouble le plus. Comment l'Homme a pu être
aussi cruel et barbare ? Comment les nazis ont pu assassiner des
millions de personnes ? Alors quand j'ai lu la quatrième de
couverture de ce livre je l'ai mis immédiatement dans mon panier
amazon et je l'ai vite commandé.
J'ai trépigné
toute cette semaine devant ma boîte aux lettres car j'avais vraiment
hâte d'entamer la lecture de ce livre.
Je l'ai reçu en
fin de matinée. Je l'ai commencé vers 15h. J'ai du faire quelques
pauses pour m'occuper de ma puce. Mais il est déjà terminé.Voilà bien longtemps que je
n'avais pas lu un livre quasiment d'une traite.
Ce livre est
brillant. Ce livre est parfait. Ce livre est criant de vérité.
La Vague se fonde
sur un réel incident qui s'est déroulé en 1969 pendant un cours
d'histoire au lycée de Palo Alto en Californie.
Ce roman illustre
bien comment l'être humain peut nier ses libertés individuelles et
son libre arbitre pour un sentiment de puissance et pour une pseudo
égalité, comment il est capable d'éliminer froidement les
opposants qui le menace, comment il impose la pensée unique pour le
bien de tous, comment il peut suivre aveuglément un leader qui ne
veut soit disant que son bien...
Je reste toujours
abasourdie quand je vois les gens abandonner leurs libertés sous le
prétexte de leur sécurité. Il n'y a pas longtemps des caméras de
surveillance ont fleuri dans ma ville à mon grand désespoir. Je
reste intimement persuadée que ce n'est pas une surveillance massive
qui arrêtera la violence (c'est mon avis, je ne l'impose à
personne) , au mieux ça la déplace au pire les voyous mettent une
cagoule. Quand j'emmène ma puce à l'école entre les caméras de
surveillance de la ville et ceux des banques je suis quasiment filmée
tout le long du chemin et ça me débecte profondément j'ai
l'impression d'être dans 1984 de Georges Orwell. Et que dire
des lois liberticides qui fleurissent un peu partout dans nos pays
développés sans que personne ne bronche puisque c'est soit disant
pour le bien commun (c'est surtout pour le profit de quelque uns).
La préface du
roman nous rappelle qu'on se doit d'être vigilant chaque jour pour
que « la bête immonde ne revienne pas » et qu'il
est nécessaire de lutter contre l'embrigadement.
Il suffit
malheureusement de regarder les actualités pour se rendre compte
qu'en 2015 la cruauté et la barbarie n'ont pas disparu et comment nos
libertés sont sans cesse menacées par la folie de quelque uns.
La Vague montre
bien comment l'Homme par fainéantise de réfléchir par lui même
préfère croire les salades qu'on lui raconte (après tout c'est
pour son bien) et suit le troupeau comme un mouton.
Le livre a également été adapté au cinéma.
Quelques
extraits :
« M. Ross ne nous manipule pas
du tout s'indigna Laurie. C'est l'un des meilleurs profs du lycée.
Il sait ce qu'il fait et, autant que je puisse en juger, il le fait
pour le bien de la classe. J'aimerais bien que d'autres profs soient
aussi intéressants que lui. »
«Elle n'arrivait toujours pas à
formuler ce qui la préoccupait dans le mouvement, mais elle se
sentait de plus en plus mal à l'aise. Quelque chose clochait. »
« S'il voulait vraiment le
mieux pour son équipe, il rejoindrait la Vague au lieu de harceler
Brian. Il joue trop perso, Laurie. Ce type ne regarde que son nombril
et ça n'aide pas du tout le collectif. »
« - David, ce que moi, je
n'arrive pas à comprendre, c'est que tout le monde ait perdu la
tête. La Vague a pris le pas sur tout le reste.
- Bien sûr. Parce que la Vague
est logique,Laurie. Et ça marche. Tout le monde est dans la même
équipe. Pour une fois, nous sommes tous sur un pied d'égalité. »
« Il y aura toujours des gens
qui ne voudront pas en être. Et c'est leur droit. »
« C'est dire à quel point la
situation avait dégénéré : on devait se cacher si on ne
voulait pas suivre le mouvement. »
« Il condamnait la Vague,
l'assimilant à un mouvement stupide et dangereux qui supprimait la
liberté de parole et de pensée, et qui s'élevait contre tous les
principes fondateurs du pays. »
« Tout le monde est devenu
obsédé par la Vague. Personne ne prend plus la peine de réfléchir
par soi-même. »
« Etait-ce là une faiblesse
de l'homme, qui le poussait à ignorer la part d'ombre de ses
semblables ? »
« La Vague avait aussi ses
bons côtés. Forcément. Sinon personne n'aurait eu envie de
rejoindre le mouvement. C'est juste que les autres n'en voient pas
les mauvais côtés. Ils pensent que la Vague rend tous ses membres
égaux, sans se rendre compte qu'elle nous prive de notre libre
arbitre. »
« Le fascisme ne se retrouve
pas seulement chez ces gens-là. Il est ici, en chacun de nous. »
« Nous sommes tous
responsables de nos propres actes et [que] nous devons toujours
réfléchir sur ce que nous faisons plutôt que de suivre un chef
aveuglément ; et pour le restant de vos jours, jamais, au
grand, jamais, vous ne permettrez à un groupe de vous déposséder
de vos libertés individuelles. »
Un livre de lu, plus que 11 pour tenir mon pari de livres 12 livres en 2015!
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