dimanche 3 avril 2016

Faire de ses faiblesses une force

Ce soir je vous partage un texte que j'ai publié hier sur Instagram. Je me suis posée la question si j'allais le mettre ou non sur le blog, et puis je me suis dit pourquoi pas.


Souvent je me pose la question jusqu'où dois-je aller dans mon niveau de sincérité ? Mes troubles alimentaires n'ont jamais été un tabou et ça ne le sera jamais. Quand je partage sur la question c'est pour montrer qu'avant tout je suis humaine avec mes forces mais aussi mes faiblesses. Lorsque je partage mes difficultés ce n'est pas pour recevoir des conseils ou des paroles du genre « oh moi tu sais je m'en suis sortie ». Sans vouloir être méchante souvent quand je vais jeter un coup d’œil au profil de ces filles sur IG là je me dis qu'on a absolument pas la même notion de s'en sortir. C'est comme ce terme ex-anorexique, c'est un terme que je n'aime pas et qui sonne faux (ne m'attaquez pas c'est mon avis), l'anorexie reste une maladie qui restera telle une épée de Damoclès au dessus de nos têtes. Oui on peut aller mieux mais je peux vous dire qu'en 16 ans j'en ai vu des filles guéries et fières de l'être qui se sont cassées la gueule au premier accident de la vie.

C'est bien pour ça qu'il est hors de question que je me repose sur mes lauriers. Je vais mieux. Je suis presque guérie mais je ne serais jamais totalement guérie, il restera toujours une petite part de cette maladie en moi et il faudra que je méfie toute ma vie. Pour moi ce n'est pas un problème en soi. Certes des fois ça me fatigue mais c'est comme ça, chacun porte sa croix.

Bref souvent je passe sous silence mes petites compulsions alimentaires. Je n'en ai pas honte, je n'ai juste pas envie qu'on me fasse la morale, surtout que j'en sais pertinemment le pourquoi du comment.

Mais aujourd'hui j'ai envie de vous en parler. Ça faisait quoi bien 15 jours que je n'en avais pas eu. Et là boom....j'ai mangé mes émotions. Rien de grave en soi, 500/600 calories maximum du pipi de chat par rapport à ce que je pouvais encore avaler y a un an. En plus là j'ai même pris du plaisir à manger, ça ne s'est pas résumé à manger pour me remplir. Du coup madame satiété s'est rapidement invitée. J'avoue que ça me change de ces fois où mon estomac a pu être un gouffre sans fond.

Reste que manger n'a rien résolu en soi. Je ne me sens pas mieux. Je ne me sens pas pire. C'est déjà ça...Qu'est-ce qui me tracasse ? Il y a cette fatigue accumulée, cette contrariété de ne pas être en pleine forme et puis il y a eu hier... Hier après midi il y a ce moment où je me suis sévèrement jaugée dans le plus simple appareil devant mon miroir de salle de bain. Dans ma salle de bain la luminosité est digne d'une cabine de chez H&M, le moindre capiton ressort. J'ai encore l'image de ce gras (oui je suis une femme normale avec du gras arrêtez de croire le contraire) et je ressens encore la colère que cela a engendré en moi.

Je me donne tellement à fond dans le sport et j'essaie de manger au mieux. Je me bats tellement pour manger bien et de tout en quantité suffisante pour être en bonne santé. Et bien ces petits coussinets de gras, ils me mettent en rogne. Qu'est-ce que je peux faire pour qu'ils dégagent ? Me priver ? Non c'est bon j'ai donné 15 ans de ma vie là dedans, il est hors de question que je prive pour devenir une nana aigrie et malheureuse. Surtout que finalement plus j'étais mince plus je me sentais et me voyais grosse.

Alors je vais juste continuer sur ma lancée. Je vais serrer les dents, je vais m'accrocher, je vais continuer à faire du sport, continuer à manger du mieux que je peux, continuer à apprendre à ne pas manger mes émotions, continuer à être un maximum bienveillante avec moi, continuer à aimer mon corps malgré ses défauts, continuer à me répéter que je ne serais pas plus heureuse avec un peu moins de gras. Je vais retourner toutes ses petites faiblesses en force.

A la fin on en revient toujours au même c'est toujours cette foutue société qui nous vend l'image de corps parfaits en nous disant que le bonheur c'est ça (et souvent les réseaux sociaux n'aident pas non plus).


Le bonheur c'est se sentir bien dans son corps imparfait, c'est se sentir bien dans sa vie, c'est faire quelque chose qu'on aime, c'est danser avec sa fille le soir, c'est manger ces chocolats de pâques sans se poser la question si ça va nous faire grossir ou non...

2 commentaires:

  1. J'ai découvert ton blog il y a quelques jours, et je le trouve franchement génial! Tout ce que tu as traversé te rend plus forte et plus authentique aussi. Félicitations, tu peux être fière de ton chemin:-) Si tu aimes lire, je te conseille vivement le livre 'yogagirl' de rachel brathen, elle y parle de sa vie et nous apprends à nous aimer tel que l'on est, je pense qu'il pourrait te plaire.
    Passe une belle journée

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    1. Merci beaucoup. Je prends note de la référence du livre, je regarderais ça de plus près :-)
      Bonne soirée

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