Ce soir je vous partage
un texte que j'ai publié hier sur Instagram. Je me suis posée la
question si j'allais le mettre ou non sur le blog, et puis je me suis
dit pourquoi pas.
Souvent je me pose la
question jusqu'où dois-je aller dans mon niveau de sincérité ?
Mes troubles alimentaires n'ont jamais été un tabou et ça ne
le sera jamais. Quand je partage sur la question c'est pour montrer
qu'avant tout je suis humaine avec mes forces mais aussi mes
faiblesses. Lorsque je partage mes difficultés ce n'est pas pour
recevoir des conseils ou des paroles du genre « oh moi tu
sais je m'en suis sortie ». Sans vouloir être méchante
souvent quand je vais jeter un coup d’œil au profil de ces filles
sur IG là je me dis qu'on a absolument pas la même notion de s'en
sortir. C'est comme ce terme ex-anorexique, c'est un terme que je
n'aime pas et qui sonne faux (ne m'attaquez pas c'est mon avis),
l'anorexie reste une maladie qui restera telle une épée de
Damoclès au dessus de nos têtes. Oui on peut aller mieux mais
je peux vous dire qu'en 16 ans j'en ai vu des filles guéries et
fières de l'être qui se sont cassées la gueule au premier accident
de la vie.
C'est bien pour ça qu'il
est hors de question que je me repose sur mes lauriers. Je vais
mieux. Je suis presque guérie mais je ne serais jamais totalement
guérie, il restera toujours une petite part de cette maladie en
moi et il faudra que je méfie toute ma vie. Pour moi ce n'est pas
un problème en soi. Certes des fois ça me fatigue mais c'est
comme ça, chacun porte sa croix.
Bref souvent je passe
sous silence mes petites compulsions alimentaires. Je n'en ai pas
honte, je n'ai juste pas envie qu'on me fasse la morale, surtout que
j'en sais pertinemment le pourquoi du comment.
Mais aujourd'hui j'ai
envie de vous en parler. Ça faisait quoi bien 15 jours que je n'en
avais pas eu. Et là boom....j'ai mangé mes émotions. Rien
de grave en soi, 500/600 calories maximum du pipi de chat par rapport
à ce que je pouvais encore avaler y a un an. En plus là j'ai même
pris du plaisir à manger, ça ne s'est pas résumé à manger pour
me remplir. Du coup madame satiété s'est rapidement invitée.
J'avoue que ça me change de ces fois où mon estomac a pu être un
gouffre sans fond.
Reste que manger n'a rien
résolu en soi. Je ne me sens pas mieux. Je ne me sens pas pire.
C'est déjà ça...Qu'est-ce qui me tracasse ? Il y a cette
fatigue accumulée, cette contrariété de ne pas être en pleine
forme et puis il y a eu hier... Hier après midi il y a ce moment où
je me suis sévèrement jaugée dans le plus simple appareil devant
mon miroir de salle de bain. Dans ma salle de bain la luminosité est
digne d'une cabine de chez H&M, le moindre capiton ressort. J'ai
encore l'image de ce gras (oui je suis une femme normale avec du gras
arrêtez de croire le contraire) et je ressens encore la colère que
cela a engendré en moi.
Je me donne tellement à
fond dans le sport et j'essaie de manger au mieux. Je me bats
tellement pour manger bien et de tout en quantité suffisante pour
être en bonne santé. Et bien ces petits coussinets de gras, ils me
mettent en rogne. Qu'est-ce que je peux faire pour qu'ils dégagent ?
Me priver ? Non c'est bon j'ai donné 15 ans de ma vie là
dedans, il est hors de question que je prive pour devenir une nana
aigrie et malheureuse. Surtout que finalement plus j'étais mince
plus je me sentais et me voyais grosse.
Alors je vais juste
continuer sur ma lancée. Je vais serrer les dents, je vais
m'accrocher, je vais continuer à faire du sport, continuer à manger
du mieux que je peux, continuer à apprendre à ne pas manger mes
émotions, continuer à être un maximum bienveillante avec moi,
continuer à aimer mon corps malgré ses défauts, continuer à me
répéter que je ne serais pas plus heureuse avec un peu moins de
gras. Je vais retourner toutes ses petites faiblesses en force.
A la fin on en revient
toujours au même c'est toujours cette foutue société qui nous vend
l'image de corps parfaits en nous disant que le bonheur c'est ça (et
souvent les réseaux sociaux n'aident pas non plus).
Le bonheur c'est se
sentir bien dans son corps imparfait, c'est se sentir bien dans sa
vie, c'est faire quelque chose qu'on aime, c'est danser avec sa fille
le soir, c'est manger ces chocolats de pâques sans se poser la
question si ça va nous faire grossir ou non...
J'ai découvert ton blog il y a quelques jours, et je le trouve franchement génial! Tout ce que tu as traversé te rend plus forte et plus authentique aussi. Félicitations, tu peux être fière de ton chemin:-) Si tu aimes lire, je te conseille vivement le livre 'yogagirl' de rachel brathen, elle y parle de sa vie et nous apprends à nous aimer tel que l'on est, je pense qu'il pourrait te plaire.
RépondreSupprimerPasse une belle journée
Merci beaucoup. Je prends note de la référence du livre, je regarderais ça de plus près :-)
SupprimerBonne soirée