Pourquoi je n’ai pas aimé le livre « la femme parfaite est une connasse » {bibliothèque }

Si vous avez aimé ce livre, je pense qu'il vaut mieux éviter de lire cet article.

Premièrement le titre et le sous-titre m’horripilent : la perfection est une utopie et la normalité ça reste quelque chose de difficilement définissable.

Deuxièmement je suis restée sur mes fesses quand dans la préface Christine Berrou nous dit « vous êtes très chanceuse d’avoir ce livre entre les mains » puis quelques lignes plus bas « les jumelles Girard, par cet ouvrage, vont véritablement apporter quelque chose à la société ». Non je ne me sens pas chanceuse d’avoir entre mes mains ce livre, à force d’en entendre parler et de lire des extraits plus qu’affligeant j’ai juste décidé de lire pour voir l’ampleur de la connerie énoncée en 160 pages. Non ce livre n’apporte rien à la société, c’est un recueil de banales constations et d’avis personnels par très respectueux envers les femmes.

Ce livre est sensé dénoncer la femme parfaite pour que la femme imparfaite s’accepte comme elle est.  Certes le topo est vendeur, moi-même je me bats en dénonçant  les modèles féminins « parfaits » que la société nous impose. Oui mais en fait ce livre de dénonce pas grand-chose, en gros toute femme qui n’est pas comme les auteures est une connasse...

Heureusement il y a quand même quelques bons mots mais finalement ce sont ceux qu’on retrouve dans les magazines féminins.

Quant aux « conseils » ils laissent vraiment à désirer :

Par exemple la théorie du foutu pour foutu : en gros on a décidé de faire attention à sa ligne mais on se prive de trop. On fait un écart, un second et on se dit qu’on est plus à ça prêt.  On nous alors que non il ne faut pas culpabiliser blabla. Malheureusement si tu passes ta journée à manger n’importe quoi alors que tu es au régime tu vas mal le vivre. Le seul conseil valable ici aurait été d’expliquer que plus on se prive plus on craque donc il est nécessaire même quand on fait attention à sa ligne de se faire des petits plaisirs régulièrement pour éviter que ça se transforme en une journée de compulsions alimentaires.

Les trucs et astuces pour le pot de départ d’un collègue m’a laissé sans voix. Si on n’a pas les moyens de mettre dans l’enveloppe on le dit clairement plutôt que de faire croire qu’on a mis quelque chose.

Plus les pages passent pire c’est.  Au début de livre on nous dit de s’accepter comme on est et  30 pages plus loin on nous demande de calculer quel chiffre on est sur une échelle de 1 à 10. Non mais sérieusement ? Y a rien de drôle la dedans.

Un peu plus loin un conseil est tout simplement tiré de Sex and the City… Et en plus je déteste qu’on utilise le mot boulimique à la légère, les troubles alimentaires sont des vraies malades.

Je trouve qu’au fil du bouquin on essaie justement de nous déguiser en femmes parfaites en nous expliquant les bonnes positions pour être à son avantage en photo, quelle photo de profil mettre sur Facebook

Je ne parle pas des règles  du genre « on ne fera plus croire qu’on est enceinte pour avoir une place dans le bus ». Désolée mais agir de la sortir pour obtenir une place assise c’est se comporter en peste mal élevée.

Au fil du livre on s’éloigne de cette guerre contre la femme parfaite pour nous apprendre à draguer et devenir une star du sexe ? Bref y a un manque de cohérence flagrant.

Bref je ne terminerais pas ce livre. Enfin ce n’est même pas un livre au sens du terme, ce sont des articles dignes d’un magazine féminin de mauvaise qualité.

De nombreux propos sont irrespectueux envers les femmes. On subit suffisamment le sexisme ordinaire dans notre société alors évitons de se casser entre  femmes (Le sexisme ordinaire, ce sont des stéréotypes et des représentations collectives qui se traduisent par des mots, des gestes, des comportements ou des actes qui excluent, marginalisent ou infériorisent les femmes. Le sexisme ordinaire s’accroche indubitablement à la notion de genre, en tant qu’élément constitutif de rapports sociaux fondés sur des différences perçues entre les sexes et manière de signifier des rapports de pouvoir1. Il s’explique par le fait que, pour reprendre les mots de Bourdieu, « les femmes ont en commun d’être séparées des hommes par un coefficient symbolique négatif ». http://www.sexismeordinaire.com/qu-est-ce-que-le-sexisme-ordinaire)

Je suppose que je ne suis pas lectrice cible, car en lisant la moitié du bouquin je me retrouve finalement dans la case de la femme parfaite tout simplement parce que j’aime bien faire à manger, parce que je fais attention à ma ligne en mangeant des fruits et légumes, parce que je refuse de m’envoyer en l’air avec le premier venu, parce que j’ai dû du respect pour les autres êtres humains...

Une seule et unique chose m’a fait rigolé c’est la page suivante. 

Et sachez une chose quand vous voyez une fille filiforme avaler une énorme glace c’est peut être son unique repas de la journée (ou bien elle fait partie des 2% de chanceuses qui ont un super métabolisme).

Conclusion: ce livre n'est que du superficiel, il n'a rien d'humain et n'est pas réfléchi. Il n'y a strictement qui nous fasse progresser ou sourire.

C'est un livre sans intérêt